Les faits :
Le conseil d’administration de l’abattoir de Mauléon a démissionné alors que le Préfet a salué la qualité du travail de ses équipes de contrôle sanitaire. L’impasse est totale…. pour les administrateurs de l’abattoir.
Pourtant jusqu’à 2020, l’abattoir a bien fonctionné avec cette même vétérinaire, y compris lors de l’épisode malheureux de L 214. Cette vétérinaire ne travaille pas seule puisque les contacts avec ses supérieurs étaient alors fréquents ( M. Barret chef de service Abattoirs et M. Mesplède Directeur de la DDPP 64).La relation était professionnelle et sérieuse, comme elle doit l’être avec une tutelle sanitaire garante de la sécurité alimentaire des consommateurs.
Le commentaire d’Agir Ensemble :
Une démission présentée comme un électrochoc ? ! L’électrochoc il l’a été pour ces personnes élues en 2020 et qui sont arrivées à la gestion d’un outil industriel sensible en pensant que leurs prédécesseurs en faisaient trop !
La réalité est que les règles sanitaires s’appliquent à tous. Seule une gestion responsable permet de conserver en bon état de fonctionnement et de certification des outils aussi sensibles et importants que le sont les abattoirs. Il en va de même de tous les sites de production sous contrôle qualité en général.
Car jusqu’en 2020, l’abattoir de Mauléon a d’abord fait de lourds investissements – pour rappel 1.8 Millions d’€ pour moderniser la ligne de découpe et conditionnement des viandes en 2012 et 3 Millions d’€ en 2018 pour moderniser la ligne d’abattage bovine ( stabulations, capacité de froid, etc..). L’ investissement est l’une des conditions de la pérennité de tout outil industriel quel qu’il soit. Il faut aussi retenir que l’abattoir de Mauléon était bénéficiaire de manière continue depuis au moins 10 ans.
Un autre point qui interpelle l’observateur : les administrateurs de l’abattoir d’Oloron et de Garazi n’ont pas démissionné bien que travaillant avec la même tutelle sanitaire que celle de Mauléon.
Mais derrière ces postures et cette communication stérile, on oublie l’intérêt du monde agricole, et de l’ensemble des éleveurs concernés. Jusqu’en 2020 malgré les diverses péripéties inhérentes à la gestion de tout outil industriel, cet abattoir, a fonctionné normalement, avec une gestion et une vision de l’avenir bien assurée dans un but unique, l’intérêt de tous ses clients. Et ces clients ce sont des coopératives et également 220 éleveurs utilisant les services de la salle de découpe de l’abattoir pour leur activité de vente directe en circuit court.
Que pensent les clients majeurs de l’abattoir de ces péripéties, eux dont les volumes sont vitaux pour léquilibre des comptes de l’abattoir ? Qui pour les rassurer, leur garantir le service, porter une vision d’avenir ?
Alors, démission ou fuite de leurs responsabilités ?
Notre analyse est qu’un outil industriel doit être géré de « manière industrielle ». Quand on postule pour administrer un outil tel qu’un abattoir, (personne n’y a été contraint), c’est qu’on en a la capacité. Le résultat est là maintenant avec un énorme coup porté à cet abattoir par les élus du conseil d’administration eux-mêmes.
L’économie de production c’est du sérieux, et c’est difficile, mais ça fait vivre un territoire.